Vendredi 30 janvier, les 2 classes de 3e (soit 40 élèves) et leurs accompagnateurs (M. COMMARMOND, Mme CHAVANON, M. GRASSET-GOTHON et M. AMMAR-KHODJA sont allés visiter le mémorial de la Maison d’enfants d’Izieu* (en Isère, à environ 6 km de Walibi).
La présence d’un camion militaire, placé là dans le cadre du renforcement du plan vigie-pirate décidé après le 11 janvier, donnait un relief particulier à ce travail de mémoire.
La visite s’est déroulée en deux parties:
– d’une part la Maison où vivaient les enfants (salle à manger, dortoirs, salles de classe) très peu meublée pour souligner leur absence mais avec beaucoup de dessins, de lettres et de photos qui ravivaient leur souvenir de manière poignante. Les élèves ont été particulièrement attentifs lors de la présentation par la guide.
– d’autre part la Grange et la Magnanerie où nous ont été projetés des extraits du procès de Klaus BARBIE (mai-juillet 1987) suivis d’une discussion avec une conférencière à propos du crime contre l’humanité et la Cour Internationale de Justice de La Haye (organe judiciaire principal des Nations Unies, fondée en 1945 aux Pays-Bas).
Visite édifiante : les atrocités d’hier se déroulent encore aujourd’hui.
Avant de partir, la conférencière nous a fait écouter un extrait d’un slam réalisé par d’autres élèves d’un collège de Grenoble, et a évoqué la carrière musicale de Alexander Gerens (père de Maurice et Liliane Gerenstein), qui après avoir survécu à Auchwitz composa la musique du premier Fast and Furious (1955).
Peut-être les plus mélomanes sauront-ils concrétiser cette piste pour poursuivre le travail de mémoire avec une « Complainte d’Izieu » ?
M. GRASSET-GOTHON
* un peu d’Histoire (informations du site http://www.memorializieu.eu/spip.php)
Cette colonie, fondée par Sabine et Miron Zlatin en mai 1943, a accueilli 105 enfants, juifs pour la plupart.
Izieu était alors en zone occupée italienne, ce qui permettait de mettre les enfants temporairement à l’abri des persécutions antisémites.
Hélas, le matin du 6 avril 1944, des hommes de la Gestapo et des soldats de la Wehrmacht sous les ordres de Klaus Barbie viennent arrêter les 53 personnes présentes. Un adulte, Léon Reifman, parvient à s’échapper et à se cacher au moment de la rafle. Le petit René-Michel Wucher, non juif, est libéré lors d’un arrêt des camions à Brégnier-Cordon, village en contrebas d’Izieu.
Lors de cette rafle 44 enfants (de 5 à 17 ans) et 7 adultes juifs sont arrêtés puis déportés. Miron Zlatin et 2 adolescents seront fusillés à Reval (aujourd’hui Tallin) en Estonie. 42 enfants et 5 adultes seront assassinés à Auschwitz-Birkenau. Léa Feldblum, éducatrice, fut la seule survivante.